L’Initiative des Grands Lacs (IGL/GLI) pour la paix et la réconciliation est une organisation africaine qui réunit des leaders des confessions religieuses et des leaders des organisations Chrétiennes des pays de grand lacs, qui se réunissent une fois l’an dans pour être spirituellement rafraichis et défiés pour l’œuvre de la réconciliation.
Harper Center Global et le Center for Reconciliation de la Duke Divinity School ont fourni des bourses d’études à quatre participants à la conférence. Notre objectif commun est d’utiliser les communications pour promouvoir la réconciliation et la paix dans la région des Grands Lacs. Votre soutien nous aide à atteindre cet objectif. S’il vous plaît donner à harperhill.global/donate.
GLI regroupe sept pays de la région des grands lacs à savoir : le Rwanda, la DR Congo, le Burundi, le Kenya, l’Uganda, la Tanzanie et le Sud Soudan. Durant cette session de janvier 2019, GLI a célébré les 8 ans des loyaux services rendu par le couple ambassadeurs Wilfred et Faith Mlay au sommet de l’organisation depuis 2011. GLI est l’initiative de quatre organisations :
Le Comité central mennonite(MCC), un ministère mondial composé d’églises anabaptistes qui partagent l’amour et la compassion de Dieu pour tous au nom du Christ, en répondant aux besoins humanitaires fondamentaux et en œuvrant pour la paix et la justice. Il est engagé pour que les communautés du monde entier aient de bonnes relations avec Dieu, entre elles et avec la création.
Les Ministères africains pour le leadership et de la réconciliation(ALARM), qui travaillent pour le renforcement de l’église africaine en tant qu’instrument de transformation de la communauté, en mettant l’accent sur le développement des leaders serviteurs dans le contexte biblique, la réconciliation des relations et la transformation des communautés de base.
Le Centre pour la réconciliation(CFR) de la Duke Divinity School, qui s’enracine dans une vision chrétienne de la mission de Dieu et avance la mission de Dieu pour la réconciliation dans un monde divisé en cultivant de nouveaux dirigeants, en communiquant sagesse et espoir et en établissant des liens pour renforcer le leadership chrétien.
World Vision International(WVI)/ Vision Mondiale Internationale (VMI), une organisation mondiale chrétienne de secours, de développement et de défense des droits, vouée au travail avec les enfants, les familles et les communautés afin de surmonter la pauvreté et l’injustice.
Il est à noter que toutes ces organisations étaient présentes avec leurs délégués d’Afrique et du monde lors de cet institut de janvier 2019.
“Les conflits dans les pays des grands lacs ont fait beaucoup de morts. Il y a eu et il y a toujours des victimes des violences sexuelles, des orphelins abandonnés à eux-mêmes, pour ne citer que cela. C’est ainsi que nous travaillons pour renforcer l’église africaine en tant qu’instrument de transformation de la communauté, en mettant l’accent sur le développement de leaders serviteurs dans le contexte biblique, la réconciliation des relations et la transformation des communautés de base” déclare madame Cécile de l’ONG ALARM.
Il est à noter que, le thème choisi pour cette année est “Leadership chrétien pour la paix et la réconciliation des peuples dans le contexte des déplacements forcés des populations”.
Prenant la parole au nom de la République Démocratique du Congo, Pasteur serge de l’église presbytérienne de Kinshasa a déclaré que “le Congo est un grand pays et nous saluons les initiatives des leaders chrétiens sur les mécanismes de sensibilisation de la population pour les élections et le maintien de la paix durant toute la période électorale.” Il a ajouté en disant, “nous sommes fiers du travail que l’église méthodiste unie ainsi que son partenaire Harper Hill Global qui a fait de cette session une marque exceptionnelle pour la RD Congo et d’autres pays apportant encore deux personnes de plus pour le Congo et deux autres pour l’Uganda. Cela montre l’interconnexion de l’Eglise comme corps du christ, soucieuse de la réconciliation des peuples, pilotée par l’organisation Harper Hill Global partenaire de l’église Méthodiste Unie au Congo.”
L’une de participantes dans ces assises, Révérende Suzanne Donasho a déclaré avoir été profondément transformée par sa participer à cet institut : “J’ai partagé la douleur avec mes frères et sœur des autres pays des grands lacs qui traversent les mêmes situations que nous au Congo.”Elle a renchéri en disant, “je suis vraiment encouragée par le travail des églises et des ONG dans ces différents pays de la région, de même que dans mon pays. Pour cela, je suis reconnaissante à Harper Hill Global pour avoir financé ma participation à cet institut”.
Le leadership chrétien pour la réconciliation dans le cadre des déplacements forcés nous pousse à la lamentation, a dit Dr Célestin Musekura, pasteur rwandais et fondateur de l’ONG Ministères africains du leadership et de la réconciliation ALARM. Parlant des « plaintes », il a dit que la lamentation biblique n’est pas une mauvaise chose. Il a ajouté :
“La lamentation est normale et est humaine ; c’est l’expression d’une colère, du mauvais état des choses, faite avec espoir que Dieu est capable et va agir. Cette lamentation est aussi une expression passionnée de la douleur et de la plainte. Elle peut être exprimée dans la chanson, par la musique et même la danse, un instrument que les enfants de Dieu utilisent pour manifester la douleur et la plainte.”Célestin a poursuivi son message en affirmant que, “nous devons tous crier vers Dieu sur ce qui se passe dans nos pays comme cela est dit dans le livre de Habacuc 1 :2-4, demander à Dieu le pourquoi des guerres, de la violences et des viols dans nos pays, et lui demander aussi où il est. La réconciliation doit être notre préoccupation, la lamentation doit être honnête et fondée.”
Madame Joyce Furaha de l’église du Christ au Congo a, quant à elle, partagé ses impressions : “J’ai expérimenté une joie immense de participer aux différentes sessions de prière. Je voyais défiler cette chanson : ‘bon berger ton peuple t’adore ici en mission pour toi, à travers les lamentations vient la nouvelle création. Guide-nous pour ce voyage, et nous aurons la passion, le courage et l’espérance pour la réconciliation’. Je trouve que nous sommes ambassadeurs du Christ pour prier, et que nous devons plaider auprès de Dieu pour nos pays,”
Les délégués étaient affectés dans de groupes de travail avec des thèmes spécifiques ; et le nôtre était: Protection de l’enfance et lutte contre la violence faite aux enfants dans les contextes de déplacements forcés. Notre équipe a assisté à ces séances, car les pays de la région des Grands Lacs sont caractérisés par d’énormes communautés de personnes déplacées de force. Dans ces situations, les enfants subissent des niveaux extrêmes de violence, d’exploitation, de maltraitance et de négligence.
Pour relever ces défis, il est nécessaire de mettre au point des approches synergiques dirigées par la communauté, maîtrisées et coordonnées, et les relier aux approches existantes et non gouvernementales. Nous avons été exposés à des outils et à des compétences stratégiques pour faire progresser la protection des enfants dans les contextes de déplacements forcés afin d’élaborer de nouvelles stratégies de plaidoirie pour la protection des enfants.
Pendant la plénière Dr. Célestin Musekura a enseigné le leadership et le rôle de l’église dans le cas des déplacements forcés des populations. Il ressort de son enseignement que les églises de différentes confessions ne sont pas normalement ensemble. Il a encouragé les responsables des églises de toutes les dénominations à se mettre ensemble afin de prier pour leurs peuples et les pays du monde.
Il a appelé à ce que nous nous levions et prions pour la paix en RD Congo pendant la crise électorale, où des personnes se sont vu refuser l’accès aux communications et à Internet. Nous devons prier pour le Sud-Soudan car il s’agit d’un nouveau pays en guerre depuis longtemps. Il a ainsi remercié l’Ouganda d’avoir accueilli des réfugiés du Sud-Soudan, de la RD Congo, du Rwanda, du Burundi et d’autres pays, tout en leur accordant une liberté que l’on pouvait imaginer. Il a ajouté que l’Ouganda a arraché toutes les bénédictions pour l’accueil des réfugiés et déplacés et devient de plus en plus une référence pour le grand lac en matière de réception et d’installation des déplacés ou réfugiés.
Le rôle de l’église et son unité sont également essentiels. L’église n’est jamais en exil, ce qui signifie que les gens peuvent partir en exil mais l’église ne peut pas être en exil. C’est seulement l’église qui peut franchir les frontières. Les gens sont des réfugiés mais l’église n’est pas un réfugié. Le prédicateur reste un prédicateur qu’il soit au pays ou dans un camp de réfugiés – contrairement aux autres positions du monde. Un prêtre, un pasteur, un diacre et des membres du clergé / femmes du clergé peuvent toujours rester dans leurs rôles, même lorsqu’ils traversent des frontières nationales. Les dirigeants des églises sont des prophètes d’un pays, les politiciens ont toujours besoin d’eux pour mieux connaître la volonté de Dieu dans le pays. Les serviteurs de Dieu doivent savoir qu’ils portent toujours le message de Dieu pour son peuple, et dont les autorités politiques ont besoin. Le serviteur de Dieu doit demeurer prophète pour son pays quelques soit les circonstances de son pays.
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